Les rencontres de l’entrepreneuriat

38 % des créateurs d’emplois ont moins de 30 ans

Ces jeunes n’auront jamais connu le salariat. Ils optent directement pour le travail indépendant, aux côtés de ceux qui entament une reconversion professionnelle.

Par Marie KOENIG – 09 oct. 2022 à 05:05 – Temps de lecture : 2 min

Anaïs Vanweersth a bifurqué du salariat (comme coiffeuse) vers l’entrepreneuriat. Elle est désormais à la tête d’une savonnerie.  Photo RL /Marie KOENIG

C’est un fait, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir être leur propre patron. Sur le terrain d’action du Réseau Initiative Bassin Briey Orne (qui regroupe les communautés de communes Orne Lorraine Confluences, Cœur du Pays-Haut et Pays Orne-Moselle), sept projets étaient lancés en 2017. On en compte 36 en 2021. « Et cette année, on y est déjà, en septembre », informe Leslie Mercier, en charge du dossier. Parmi ces entrepreneurs, « 38 % ont moins de 30 ans ».

Qui sont ces jeunes entrepreneurs ?

Ils sont majoritairement issus de familles dont la tradition est au travail indépendant. Des commerçants, par exemple. « Mais nous avons aussi des jeunes dans le corps médical, à l’instar de cette jeune kiné qui s’est installée du côté de Longwy », témoigne la professionnelle. Des jeunes dont la première expérience sera à leur propre compte. Mais aussi des « très jeunes, de 20 ans », qui ont bifurqué vers l’entrepreneuriat après une courte expérience salariale. « Nous avons eu 130 contacts en 2021, chiffre encore Olivier Tritz, le président du Pays du bassin de Briey. Parmi les principales raisons de s’établir à son compte, au-delà des histoires d’horaires et de déplacements, revenait la notion de valeur. Surtout après la crise du Covid. » Émilie Guthleber, responsable du développement économique, parle d’une prépondérance des métiers de l’artisanat.

Cet attrait renforcé pour le travail indépendant peut-il expliquer la crise du recrutement qui semble aujourd’hui toucher tous les secteurs d’activité ? « Ça joue, mais cela n’est pas le seul facteur, balaie Leslie Mercier. Il y a un problème de formation. Comme c’est le cas dans le médical, avec le numerus clausus qui n’est plus en adéquation aux besoins, trop peu de jeunes sont formés dans les filières techniques. On a dévalorisé l’apprentissage, voilà le résultat. » La spécialiste donne l’exemple d’un entrepreneur « dans les toitures » : « En tant que salarié, il touchera peut-être 1500, 2 000 euros. À son compte, il peut prétendre à 6 000 €. Certes, il faut travailler et se former en gestion, mais ça paie. »

Source : Jarny. 38 % des créateurs d’emplois ont moins de 30 ans (republicain-lorrain.fr)